Les marchés boursiers asiatiques ont enregistré une progression modérée ce mercredi, tandis que le dollar a continué de perdre du terrain. Cette tendance s’explique en partie par des données d’inflation américaines jugées modérées, renforçant l’hypothèse d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale plus tard dans l’année. Les investisseurs restent toutefois prudents face aux incertitudes entourant les conflits commerciaux mondiaux.

La guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump semble connaître une trêve, notamment grâce à un apaisement des tensions douanières entre les États-Unis et la Chine. Pourtant, malgré cette pause apparente, les marchés restent tendus, dans l’attente de précisions sur les prochaines négociations tarifaires.

Tony Sycamore, analyste chez IG, a déclaré : « Je reste prudent quant à la poursuite de la hausse des actions à ce niveau. Il faut attendre de voir comment évoluent les négociations avec les autres partenaires commerciaux. Pour l’instant, le scénario le plus pessimiste semble avoir été écarté. »

L’indice élargi MSCI des actions de la région Asie-Pacifique, hors Japon, a gagné 0,9 % en début de séance. Ce rebond fait suite au retour des indices américains en territoire positif sur l’année, effaçant les pertes précédemment provoquées par les annonces chaotiques de la Maison-Blanche sur les droits de douane.

À Hong Kong, l’indice Hang Seng a progressé dans les premiers échanges, stimulé par les valeurs technologiques. La hausse a été notamment portée par les bons résultats du géant chinois du e-commerce JD.com. Cette semaine, l’attention des investisseurs se portera également sur les résultats financiers de Tencent et d’Alibaba.

Cependant, les contrats à terme sur les marchés européens et américains laissaient présager une ouverture en baisse, soulignant l’instabilité ambiante.

Les statistiques publiées dans la nuit ont révélé une inflation américaine inférieure aux attentes. Cette surprise a été bien accueillie par les investisseurs, inquiets jusqu’ici de l’effet inflationniste des politiques tarifaires américaines. Ces mêmes politiques avaient conduit à une révision à la baisse des anticipations de baisse des taux de la Fed à court terme.

Même si les analystes s’attendent à une hausse de l’inflation due à l’augmentation des coûts d’importation liée aux droits de douane, l’avenir économique reste flou alors que Washington tente de conclure de nouveaux accords commerciaux.

Le sentiment des marchés s’est amélioré après l’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni la semaine dernière. Cette dynamique positive a été renforcée lundi par la déclaration conjointe des États-Unis et de la Chine annonçant une suspension de leur conflit commercial pour une durée de 90 jours, avec à la clé une réduction des taxes douanières réciproques et la suppression de certaines mesures restrictives.

Le président Trump a également évoqué la possibilité d’accords commerciaux futurs avec l’Inde, le Japon et la Corée du Sud.

La Réserve fédérale américaine a récemment signalé une montée de l’incertitude économique. Elle a indiqué être prête à attendre et à évaluer l’impact des droits de douane avant de procéder à toute nouvelle baisse des taux d’intérêt.

Le dollar américain, affaibli ces derniers temps par les incertitudes économiques et politiques, a reculé de 0,2 % face au yen, atteignant 147,13. Il est resté relativement stable face à l’euro à 1,1186 dollar. L’indice du dollar est demeuré inchangé après une chute de 0,8 % la veille.

L’indice Nikkei au Japon a reculé de 0,7 %, effaçant une partie du gain de 1,4 % enregistré précédemment.

Alors que les données sur l’inflation sont désormais connues, la prochaine indication importante sur l’état de l’économie américaine viendra des chiffres des ventes au détail d’avril, attendus ce jeudi. Par ailleurs, des pourparlers entre l’Ukraine et la Russie sont prévus le même jour à Istanbul, avec l’espoir d’un cessez-le-feu dans un conflit meurtrier qui dure depuis trois ans et qui reste le plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Selon une enquête de Bank of America, les gestionnaires d’actifs mondiaux affichaient en mai leur plus faible exposition au dollar depuis 19 ans, un désengagement accentué par la politique commerciale américaine, qui a réduit l’attrait des actifs libellés en dollars.